Récupérer l’eau de pluie, une pratique ancienne plus que jamais d’actualité. Collectivités et particuliers sont nombreux à profiter de cette manne du ciel, gratuite et renouvelable. Si le petit collecteur de jardin est toujours bien utile, pourquoi ne pas monter en puissance et récupérer des milliers de litres à l’année ? Voici les infos à connaître et les solutions disponibles pour vous inspirer et préparer votre collecte.
Comment collecter l’eau de pluie ?
Rien de plus simple ! On récupère l’eau de pluie qui tombe sur le toit de la maison (à l’aval de toitures inaccessibles, précisément). Il suffit d’installer des cuves et de les relier aux descentes de gouttières par un collecteur. Positionné sur la descente de gouttière, le collecteur est équipé d’un filtre, ce qui permet de débarrasser l’eau des déchets, feuilles, insectes, débris divers, avant que l’eau ne soit stockée. Indispensable pour éviter que l’eau ne soit souillée et la formation de vase au fond de la cuve. Le trop plein est évacué.
Combien de litres d’eau puis-je collecter ?
Tout dépend, bien évidemment, de la région où vous vivez. Pour évaluer la quantité d’eau (en m³) que l’on peut espérer récupérer, il faut multiplier la superficie (en m² au sol du bâtiment) par la pluviosité annuelle (en m) du lieu.
Ainsi pour un toit de 100 m², une précipitation de 25 mm ( 0,025 m) devrait remplir votre cuve de 0,025 x 100 = 2,5 m³ soit 2 500 litres.
Un conseil : pour des résultats précis, il faut tenir compte également de la durée des précipitations. Dans le sud de la France par exemple, elles peuvent être très importantes mais moins fréquentes. Il faut intégrer ces données pour calculer le volume du système de récupération que vous souhaitez mettre en place.
Vous pouvez vous procurer les chiffres de la pluviométrie moyenne régionale auprès de la station météo locale pour plus de précision.
Attention aux matériaux : ils peuvent influer sur la qualité de l’eau récupérée. Pour les toitures, les matériaux naturels type ardoise ou tuiles sont préférables, les toiture fibrociment (contenant de l’amiante) et le plomb sont incompatibles !
Pour plus de détails, consultez la fiche de l’Ifep sur le sujet Comment estimer le volume de pluie récupérable.
Quelle solution choisir pour l’eau de pluie
Pour les grandes quantités : un grand jardin et un usage à l’intérieur, privilégiez de vastes contenants. Ils sont proposés avec les accessoires indispensables, en particulier une pompe pour puiser l’eau dont vous aurez besoin. De 500 litres pour un usage d’appoint à plusieurs milliers de litres, les cuves de récupération du marché sont généralement en béton, en plastique polyéthylène ou souple auto portante. Elles peuvent être enterrées, ce qui plus coûteux, ou hors sol, plus économique mais moins esthétique.
Pour choisir la solution adéquate, tenez compte des critères tels que la disposition de votre maison, la nature de votre terrain, vos besoins en eau de pluie, la capacité de récupération de votre toiture.
Les citernes souples et autoportantes
Exemple d’installation en vide-sanitaire
Elles ont l’avantage de pouvoir être installées très facilement. On peut le faire soi-même. Elles se posent à l’extérieur, sous une terrasse ou en vide sanitaire. Constituées d’un tissu super résistant, elles sont de capacités très variables allant de 1 à 50 m³ en général.
Les accessoires proposés avec la citerne souple permettent un raccordement simple à une ou plusieurs gouttières. À l’abri de la lumière et de l’air, l’eau stockée est préservée et peut être utilisée lorsque l’on en a le plus besoin, c’est-à-dire à la saison sèche.
La Citerne Verte (du groupe français Citerneo) propose des modèles constituée d’un tissu 100% recyclable et conforme aux normes AFNOR, fabriqués en France. Vous pouvez estimer vos besoins grâce au simulateur en ligne sur le site internet du fabricant.
Autre avantage : la solution souple est plus économique car elle ne nécessite ni travaux de terrassement ni l’intervention de personnel qualifié.
Si vous souhaitez l’installer à l’extérieur, il faudra prévoir un espace au sol conséquent. L’idéal est l’installer dans un endroit discret, caché par une haie pas exemple.
Les cuves enterrées
Souvent conçues en amont de la construction (devenues d’ailleurs obligatoires dans de nombreux règlements de nouveaux lotissements), elles sont en béton ou pierre calcaire (des matériaux neutralisant l’acidité naturelle de l’eau), ou encore en acier ou polyéthylène.
Si vous avez de l’espace, le terrain adéquat et un budget, il existe des solutions « packs » tout compris : cuve, système de filtration, pompage, contrôle de niveau, etc.
Ci-contre un exemple de pack proposé par le site www.eau2pluie.com, à configurer grâce au simulateur en ligne.
Des aides limitées pour l’eau de pluie
Un temps éligible au crédit d’impôt, l’installation d’un système de récupération d’eau pluviale ne l’est plus aujourd’hui. Il bénéficie d’un taux réduit de TVA à 10 % ( depuis le 1er janvier 2014) pour la fourniture et l’installation d’un système de récupération d’eaux pluviales dans votre résidence principale achevée depuis plus de deux ans.
Certaines collectivités territoriales proposent quelques subventions, y compris pour des collecteurs de jardin, notamment dans le cadre des agendas 21, mais elles ne sont pas généralisées.
Renseignez-vous auprès de votre commune et de votre département.